Barbara est une auteure-compositrice et interprète française. Toute sa carrière durant, la justesse de sa voix mêlée à la finesse de ses textes retiendra un public fidèle. Elle est l’une des plus grandes parolières de tous les temps. Son oeuvre, reflet lucide de sa vie fascinante, reste une source intarissable de stupéfaction et d’émerveillement encore aujourd’hui.
Une des chanson phare de Barbara, qui décrit comment le temps passe quand celui que l'on aime n'est pas là.
En 1961 Barbara vit une histoire d’amour passionnée avec Hubert Ballay, diplomate en Côte d’ivoire. Elle part le rejoindre trois mois à Abidjan où elle se produit au « Refuge », le plus célèbre cabaret local dirigé par le gangster Jo Attia qui fut charmé par la voix de Barbara. Au cœur de leur idylle le couple se sépare, la chanteuse obligée de rentrer à Paris espère que son amant quitte son Afrique chérie pour la rejoindre. Mais les mois défilent et les centaines de lettres que Barbara lui envoie ne parviennent à faire revenir Ballay. Désespérée elle compose une œuvre pour noyer son chagrin : Dis, quand reviendras-tu ? qui deviendra l'une de ses chansons les plus célèbres.
Le titre souhaite retransmettre l’attente de l’être aimé, les paroles alternent entre un refrain qui ne souffre d’aucune d’altération et entre ceux-ci, des vers uniques qui singent les pensées chaotiques qui habitent Barbara. L’espoir, l’amour, la colère à travers les strophes, évoluant avec les saisons qui s’associent avec ces sentiments. Barbara ne veut pas finir à la deuxième strophe en hiver, elle ne veut pas attendre toute sa vie un autre, être cette « femme de marin » qui fixe l’horizon en attendant qu’un navire le perce. Elle veut la chaleur de l’amour, la chaleur de l’été quitte à ce que ce soit avec un autre, la lamentation se mue en menace.
Barbara refuse la passivité contrainte par l’attente, refuse le stéréotype de la femme fidèle au foyer et à sa moitié qui languit patiemment qu’elle daigne se montrer, mais plus largement refuse l’attente. Cette attente qui s’impose à la chanson et qu’elle orchestre merveilleusement. Elle vocalise, provoque des retenus de souffle, développe son phrasé jusqu’à la première syllabe du vers suivant puis le répète pour poursuivre. Cette expressivité de la rupture fait naître l’émotion, rend compte de passage inégal du temps, l’espoir le hâte, le chagrin le ralentit. Lorsque finalement Ballay vint finalement à Paris l’idylle est brisée et la rupture consommée.
