André Claveau

Le père d’André Claveau le destinait au départ à devenir tapissier. On l'envoie donc suivre les cours de l'École Boulle. Il s'initie à diverses disciplines des arts plastiques : la sculpture sur bois, la gravure, le dessin, puis entre dans le monde du spectacle un peu par hasard. Amené à travailler sur des décors de théâtre, il propose de dessiner des affiches pour des chanteurs : Jean Sorbier, Damia, Jean Lumière. Le contact de ces vedettes l'incite à se lancer dans la chanson : il s'inscrit à un "radio crochet" et gagne avec la chanson de Paul Misraki Venez donc chez moi qu'il va enregistrer en 1936. Commence alors pour lui la tournée des petites boîtes parisiennes avant que l'accès aux grands music-halls ne lui soit accordé. Il y impose vite une présence, un charme qui irradie non seulement de sa voix profonde mais de toute sa personne. Il s'installe en tant que "crooner" sur la scène française et devient rival de Jean Sablon.

Le Bing Crosby français

Sa rencontre avec Alec Siniavine sera des plus bénéfiques. Le pianiste lui écrit des chansons (Attends-moi, Mon amour, Tout en flânant) et devient son accompagnateur attitré. Attiré par la radio, il devient aussi animateur sur les ondes. Il élargit son public féminin grâce au cinéma en jouant par exemple dans French Can-Can de Jean Renoir. En 1952, il joue dans la version française de Limelight, le film de Charlie Chaplin. Ce dernier disait de lui qu'il lui rappelait Bing Crosby. Il va ensuite connaître de formidables succès de disques avec Domino, La petite diligence, Marjolaine ou encore J'ai pleuré sur tes pas. Il est le premier français à remporter le Grand Prix de l'Eurovision en 1958 avec Dors, mon amour. Au cours des années 60 il estime que le temps de la retraite est arrivée pour lui et se retire dans le sud-ouest de la France, loin de la ville et des feux du music-hall.

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